Mémoire déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires 2024-2025 du ministère des Finances
Pour une troisième année consécutive, la Fondation Olo fait le choix de participer aux consultations sur le budget avec un mémoire intitulé Augmenter la capacité du réseau à briser le cycle des inégalités alimentaires au Québec. Depuis le dépôt de son premier mémoire en janvier 2022 et d’un second en février 2023, la Fondation Olo a effectué de nombreuses démarches pour exposer les besoins de financement pour que plus de familles puissent mettre au monde des bébés en santé et acquérir de saines habitudes tôt dans la vie.
Mise en contexte
- Dès l’annonce des consultations sur le quatrième Plan de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale (PLP4), la Fondation Olo y a pris part activement. Notre mémoire Prévenir la pauvreté et en soulager les effets par une action dans les 1000 premiers jours circule depuis juin.
- En novembre, une aide spéciale de deux millions de dollars a été incluse dans la mise à jour budgétaire. La Fondation Olo remercie toutes les personnes au sein du gouvernement du Québec qui l’ont invitée à s’exprimer sur les besoins des familles et qui ont permis l’annonce de la subvention.
Au regard de ces deux aspects, nous avons fait le choix que ce mémoire prébudgétaire se concentre sur une proposition de réinvestissement dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS). Cela permettrait l’ajout d’intervenantes Olo pour accompagner plus de familles et répondre efficacement aux besoins croissants. Il est complémentaire au mémoire présenté dans le cadre des consultations sur le PLP4 qui, lui, se concentre sur notre proposition de rehaussement du financement de la Fondation Olo.
Une recommandation : rehausser les équipes Olo dans le réseau
Recommandation – Poursuivre le réinvestissement amorcé en 2020 pour le suivi Olo par le MSSS dans les CISSS et les CIUSSS pour parvenir à un financement minimal récurrent de l’accompagnement offert par les intervenantes en périnatalité aux familles admises au suivi Olo – En intégrant l’inflation et en étalant ce réinvestissement sur 5 exercices, ceci nous conduit à un montant annuel de 17,5 M$ en 2028-2029.
Cette recommandation est cohérente avec nos messages des années précédentes et est en continuité du premier réinvestissement de 4,25M$ fait par le gouvernement du Québec de novembre 2020.
La recommandation est cohérente avec l’estimation issue du terrain qu’il manquerait au minimum 125 postes de professionnelles (équivalent temps complet), incluant plusieurs nutritionnistes. Cette réalité peut être dépeinte grâce aux réponses à un sondage fait auprès de la totalité des 24 membres de la Fondation provenant du RSSS, entre décembre 2023 et janvier 2024. Ces données sont révélatrices d’une inadéquation entre les besoins et les ressources.
À terme, si l’investissement annuel de 17,5 M$ permet d’offrir le suivi Olo à 11 700 femmes et familles, ceci représentera 1 500$ par naissance, ce qui est bien peu pour intervenir dans le cycle d’inégalités alimentaires et sociales dans la plus efficace fenêtre d’opportunité, celle des 1000 premiers jours.
Un objectif : répondre aux besoins du terrain pour un suivi Olo optimal
Ce réinvestissement permettrait d’agrandir les équipes Olo dans le réseau. Ce serait également un moyen d’atteindre un suivi Olo optimal. Par cette recommandation, nous venons appuyer l’importance d’un suivi Olo qui soit :
Le suivi Olo rejoint chaque année près de 7 000 nouvelles femmes enceintes en situation de faible revenu et leur famille. Véritable accompagnement dont l’efficacité et la rentabilité ont été démontrées, son objectif est de favoriser l’acquisition et le maintien de saines habitudes alimentaires par la famille tout en répondant aux besoins nutritionnels de la femme enceinte et du tout-petit. Il se caractérise par une action dans la période clé des 1000 premiers jours.
Le suivi Olo, une partie de la solution face aux préoccupations gouvernementales
Au-delà d’être un actif de la périnatalité depuis plus de 30 ans, le suivi Olo a également un rôle clé dans la réponse à apporter à certaines préoccupations gouvernementales.
En effet, il participe à la solution face à une insécurité alimentaire grandissante vécue par les familles. Aussi, l’arrimage évident avec des politiques et programmes comme la Politique gouvernementale de prévention en santé, le Programme nationale de santé publique 2015-2025 ou encore le programme Agir tôt, font du suivi Olo une partie de la solution pour prévenir la pauvreté, favoriser la saine alimentation, accompagner les parents et favoriser le plein potentiel des tout-petits.
Une vision : diminuer les inégalités alimentaires et sociales
Tolérer l’insécurité alimentaire et ne pas agir sur les barrières à la saine alimentation dans la période des 1000 premiers jours, c’est laisser libre cours à un cycle intergénérationnel d’inégalités alimentaires et sociales. Pour naître et grandir en santé et pour développer son plein potentiel, le bébé a besoin de combler d’importants besoins nutritionnels. Très tôt, l’enfant a aussi besoin d’un contexte propice à l’acquisition de saines habitudes alimentaires. L’enfant privé des nutriments essentiels ou des conditions propices à cet apprentissage est à risque de voir sa santé et sa réussite future compromise.
Plus que du dépannage alimentaire, le suivi Olo est un accompagnement qui, dans un contexte de faible revenu, outille les familles, soutient leur motivation à s’alimenter sainement et donne accès chaque semaine à des aliments nutritifs. Véritable porte d’entrée vers les services pour les familles vulnérables, arrimé à Ma grossesse, aux SIPPE et à Agir tôt, il fait partie du filet social et constitue l’un de nos meilleurs leviers pour agir tôt et en prévention.
Par cette recommandation et le réinvestissement proposé, la Fondation Olo espère continuer de briser ce cycle d’inégalités et apporter santé et saine alimentation aux tout-petits et à leur famille.