Mémoire déposé dans le cadre des consultations sur le 4e plan d'action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale
L’impact et le modèle logique de la Fondation Olo reposent sur la compréhension qu’il existe des inégalités alimentaires (d’accès, de connaissances et de capacités de mobilisation) qui exacerbent les inégalités sociales et de santé, lesquelles à leur tour génèrent des inégalités alimentaires. Des actions préventives telles que celles déployées par la Fondation Olo peuvent contribuer à briser ce cycle dans la période qui compte le plus, soit celle des 1 000 premiers jours de vie, de la grossesse aux deux ans de l’enfant. Comment? En répondant à des besoins nutritionnels et en favorisant l’adoption d’habitudes alimentaires qui apporteront la santé, au commencement et tout au long de la vie de l’enfant. Les actions de la Fondation Olo ciblent à la fois les causes et les symptômes et cette dualité renforce l’impact de l’organisation en plus de sa crédibilité.
Une mesure prouvée efficace, qui aide directement près de 7000 familles en situation d’insécurité alimentaire chaque année et qui participe à prévenir la pauvreté tout en atténuant ses symptômes a toute sa place dans la stratégie du Québec pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
Cette mesure se déploie dans trois contextes :
- Le suivi Olo, offert dans les CISSS et CIUSSS à des femmes enceintes et des familles en situation de faible revenu
- L’offre d’activités dans les organisations de la communauté (OC) qui ouvrent leurs portes aux nouveaux parents
- Des collaborations axées sur les besoins spécifiques des femmes enceintes et des familles autochtones
Toutes les actions incluses dans la mesure visent à réduire les inégalités alimentaires que la Fondation définit en distinguant trois grandes barrières à la saine alimentation qui expliquent pourquoi certaines familles ne sont pas en mesure d’offrir une alimentation optimale à leur bébé :
- L’accès à des aliments sains, nutritifs et variés en quantité suffisante
- Les connaissances en alimentation et les habiletés culinaires
- La capacité de mobilisation des familles à modifier positivement leurs habitudes alimentaires
Les inégalités alimentaires découlent des inégalités sociales. Il peut en résulter des apports nutritionnels insuffisants ou inadéquats et que l’enfant soit privé de la fenêtre d’opportunité des 1000 premiers jours pour acquérir de saines habitudes alimentaires. L’impact est susceptible de toucher à toutes les sphères de développement : physique et motrice, langagière, cognitive, affective et sociale. Les coûts sociaux – recours aux services de santé, décrochage scolaire – peuvent être colossaux en plus de perpétuer le cycle des inégalités sur plusieurs générations
Pour renverser ce cycle des inégalités, des actions s’imposent et tant le suivi Olo que l’approche Olo font partie de la solution.
L’ensemble des investissements requis totalise 43 M$ sur 5 ans.
Mesure proposée pour le 4e plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale :
Prévenir les inégalités alimentaires par une action dans les 1000 premiers jours et en soulager les symptômes au moyen du suivi Olo et de l’approche Olo
15 M$ sur 5 ans (approximativement le tiers du 43 M$ estimé nécessaire)
11,5 M$ pour le suivi Olo + 2,5 M$ pour l’offre d’activités dans les OC + 1 M$ pour les populations autochtones
L’exercice financier ne doit pas faire perdre de vue que les barrières à la saine alimentation sont indissociables et complémentaires. Les coupons alimentaires font plus que donner accès à des aliments sains, ils constituent un élément attractif qui facilitent l’accès aux services, légitiment les conseils donnés par l’intervenante et soutiennent l’intérêt envers l’accompagnement. De surcroit, même si le coût des aliments remis dans le cadre du suivi Olo atteint 26 M$ sur 5 ans, il demeure que c’est à peine plus de 500 $ par naissance, un coût minime en comparaison de coûts humains et sociaux évités. Atténuer aujourd’hui l’insécurité alimentaire et prévenir la pauvreté pour demain sont à notre portée.
« Les familles ont de plus en plus de difficultés à y arriver financièrement donc à subvenir à leurs besoins de base, dont l'alimentation, ce qui leur occasionne un très grand stress. Les ressources communautaires sont débordées et ne fournissent pas. Il y a une grande pression sur les familles et du stress associé au fait d’avoir des aliments en quantité suffisante. Il y a plus de privation observée pour nourrir les enfants en priorité. »
« J'observe souvent des mamans qui mangent moins pour nourrir leurs enfants ou parce qu'elles ont une perte d'appétit en raison des stresseurs financiers. Les aliments qui augmentent, en plus de tout le reste, amènent les familles à faire de moins bons choix et rend notre travail en tant que nutritionniste encore plus difficile. »
– Extraits des commentaires formulés par des intervenantes et récoltés entre le 10 octobre 2022 et le 1er novembre 2022 dans le cadre d’un coup de sonde ayant mené au rapport Les familles en suivi Olo et l’inflation.