Augmentation des admissions au suivi Olo : synonyme de besoins grandissants

La Fondation Olo est habitée par des objectifs ambitieux, mais clairs, dont celui de rejoindre 100% des femmes admissibles à son suivi. Parallèlement, elle entretient un rêve de voir ce nombre de femme diminuer, car ceci indiquerait que moins de famille se retrouve en situation de pauvreté et d’insuffisance alimentaire. Malheureusement, force est d’admettre que la situation économique actuelle, caractérisée par une hausse historique de l’inflation, fragilise fortement les familles et leur capacité à se nourrir.

Une recrudescence des admissions au suivi Olo

Alors que la pandémie isolait les familles, on observait de ce fait une baisse du nombre de femmes débutant le suivi Olo. À l’automne 2022 toutefois, notre deuxième coup de sonde mené auprès des intervenantes sur le terrain relevait une augmentation des demandes dans plusieurs régions.

Suite à un appel avec les CISSS et les CIUSSS au mois de janvier 2023, cette tendance s’est confirmée alors que les intervenantes rapportaient une hausse des demandes entre 21 et 30% dans leurs établissements. Aujourd’hui, le nombre de femmes enceintes ayant débuté un suivi Olo est passé de 5096 à 6876, ce qui représente une augmentation de 35% entre l’année 2022-2023 et la précédente.

4 causes identifiées

Pour expliquer cette hausse de demandes, la Fondation Olo identifie 4 causes influentes. La première est bien entendu la crise de l’inflation qui s’abat sur les familles québécoises et fait bondir le prix du panier d’épicerie. Le coût de la vie étant en augmentation, le budget nourriture rétrécie pour pallier aux dépenses incompressibles comme le logement. C’est ainsi qu’une plus grande proportion de famille se retrouvent à avoir de la difficulté à bien s’alimenter et souhaite bénéficier des coupons du suivi Olo.

Le fait que les critères d’admission du suivi Olo aient évolués explique que plus de familles en situation de précarité débutent le programme. Plutôt que de se baser sur la mesure du panier de consommation (MPC), les intervenantes peuvent maintenant se tourner vers une grille d’évaluation reposant sur la situation financière de la famille. Selon ses critères, la Fondation Olo estime qu’il y aurait présentement jusqu’à 12 500 femmes qui pourraient bénéficier du suivi Olo au Québec.

Parmi ces 12 500 familles, la Fondation constate qu’un grand nombre sont des demandeurs d’asiles. En effet, les intervenantes sur le terrain font part d’un nombre de demande jamais égalée auparavant. À seul titre d’exemple, le CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal rapporte que 350 femmes enceintes demandeuses d’asile ont fait une demande pour le suivi Olo depuis février 2022. L’équipe, qui accompagne entre 175 et 200 femmes d’habitude, prévoit maintenant en avoir plus de 1 000 cette année. 

Finalement, tous les CISSS et les CIUSSS s’entendent pour dire qu’une partie de cette hausse est due au déploiement du service Ma grossesse. Ce guichet en ligne permet aux femmes enceintes de s’inscrire pour recevoir les services adéquats, dont le suivi Olo. Grâce à ce projet du ministère de la santé et des services sociaux, plus de femmes en situation de précarité ont pu être rejointes et dirigées vers le suivi. 

Répondre à des besoins grandissants

Bien que la Fondation est heureuse de constater qu’elle réussit à rejoindre plus de femmes en situation de vulnérabilité, elle s’inquiète devant l’augmentation de familles qui se retrouvent devant des choix déchirants comme celui de nourrir l’enfant à naître ou celui à table. Pour la Fondation Olo, il est clair qu’une solution durable pour faire face aux inégalités sociales qui s’amplifient dangereusement passe par la prévention et une action concrète dans les 1 000 premiers jours. 

Malheureusement, l’inflation actuelle ne touche pas que les familles. La Fondation Olo doit également faire face à l’augmentation des prix des aliments. La Fondation enregistre depuis un an une augmentation de 21 % des échanges de ses coupons et les échos du terrain laissent entendre que ce chiffre ne fera qu’augmenter. Pour s’assurer de continuer à soutenir les familles et pouvoir distribuer assez de coupon, la Fondation n’a d’autre choix que de sonner l’alarme et cogner aux portes des gouvernements.

À l’aube de l’élaboration du 4ième plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale (PAGIEPS), la Fondation Olo soutien qu’une mesure qui s’attaque aux inégalités alimentaires contribuerait grandement à briser le cycle des inégalités.

Atténuer aujourd’hui l’insécurité alimentaire et prévenir la pauvreté pour demain sont à notre portée.