La faim gagne du terrain

La Fondation Olo est inquiète devant les chiffres du dernier Bilan Faim des Banques Alimentaires du Québec (BAQ). En effet, les constats du rapport annuel brisent de tristes records selon les données recueillies sur le terrain quant à la sécurité alimentaire.

Bien que les coupons Olo donnent accès à des aliments nutritifs tout au long de la grossesse, ils sont loin de constituer une épicerie complète. Les familles desservies par la Fondation Olo doivent souvent se tourner vers les BAQ pour pouvoir se nourrir adéquatement. Pour la Fondation Olo, les chiffres du bilan confirment malheureusement que la situation continue de se dégrader depuis son dernier coup de sonde sur le terrain.

« Il est très difficile pour les familles de se nourrir 3 fois par jour. Les banques alimentaires sont surchargées et n'ont pas toujours des denrées disponibles ».

Du jamais vu

Ce sont présentement près de 2,6 millions de demandes d’aide alimentaire qui sont faites chaque mois, soit une augmentation de 14% en seulement un an. Un consensus résonne dans le réseau des organismes sur le terrain : ils font face à une situation historique.

Face à cette situation sans précédent, les 1 200 organismes communautaires desservis par les BAQ ont peine à répondre aux besoins. Cette année, 71% d’entre eux déclarent avoir manqué de denrées par leurs sources habituelles. Devant cette nouvelle réalité, les BAQ craignent que les organismes se retrouvent à bout de souffle et qu’il y ait un bris de service au moment où les besoins sont les plus criants.

Autre constat, le visage des personnes qui bénéficient des services des BAQ pour du dépannage alimentaire change lui aussi. La proportion de gens en emplois augmente, alors qu’on constate une hausse de travailleurs ayant recours aux paniers qui a bondit de 102% depuis 2019.

Des futurs menacés

Ce qui est le plus alarmant pour la Fondation Olo, c’est que parmi les demandeurs de dépannage alimentaire, 45% sont des familles avec enfants. Les enfants sont ceux qui souffrent le plus de l’insécurité alimentaire, car celle-ci peut avoir des conséquences profondes sur leurs futurs. En plus d’avoir un effet sur le développement du cerveau de l’enfant, l’insécurité alimentaire vient compromettre sa santé globale et accroitre les risques de maladies chroniques.

Rappelons qu’un enfant de 5 ans ayant grandi en situation d’insécurité alimentaire court deux fois plus de risques de présenter des symptômes d’hyperactivité et d’inattention. Ce n’est qu’un exemple parmi une multitude de conséquences qu’une alimentation sous-optimale peut avoir sur le parcours d’un enfant, spécialement pendant les 1 000 premiers jours. 

Alors que de plus en plus de familles se retrouvent à vivre de l’insécurité alimentaire en raison de l’inflation qui frappe le Québec, des futurs se retrouvent menacés par la perspective d’être enfermés dans le cercle des inégalités.

La Fondation Olo joint sa voix à celle des BAQ qui appelle à des changements pour renforcer le filet social et s’assurer que tous et toutes aient accès à des aliments suffisants en quantité et en qualité. Tout spécialement, la Fondation Olo aspire à ce que toutes les familles qui vivent l’arrivée d’un enfant puissent lui offrir un avenir en santé en étant capables de répondre à ses besoins nutritionnels et de l’aider à développer de saine habitudes alimentaires tôt dans la vie.