Nombreuses sont les leçons à tirer de cette crise. En voici 4 que nous n’oublierons pas :
Depuis 30 ans, l’approche Olo donne accès à des aliments nutritifs et apporte écoute et réconfort. Or, la pandémie a exacerbé autant l’insécurité alimentaire que l’anxiété, une combinaison dangereuse pour l’enfant à naître qui a rendu les suivis d’autant plus nécessaires.
Par ailleurs, les suivis Olo ont toujours contribué au filet social, car le lien tissé avec l’intervenante mène plus rapidement à des solutions si les problématiques sont multiples (ex. santé mentale, isolement, violence conjugale, etc.). Il est heureux que les suivis Olo aient été décrétés service essentiel, car il serait dangereux qu’ils cessent alors que le confinement isole et fragilise les parents, et qu’il multiplie les facteurs de risque de la maltraitance.
Au printemps 2020, déterminée à faire plus devant une situation grave, la Fondation Olo a déployé plusieurs mesures exceptionnelles. L’une d’elles a été de distribuer un coupon spécial de 10$ échangeable contre des denrées. Accepté rapidement en magasin, ce coupon additionnel s’est avéré un baume pour les familles et un outil de plus pour les intervenantes. Une autre mesure fut de se joindre à Priorité Parents, un service de soutien confidentiel et personnalisé à travers lequel nos collègues nutritionnistes ont pu aider des parents aux prises avec des situations délicates. Ces deux initiatives ont été facilitées par les liens qu’entretient la Fondation Olo avec ses partenaires dans le secteur de l’alimentation, de la santé publique et du communautaire.
Les plus belles idées ne se seraient pas concrétisées si notre appel n’avait pas été entendu. Or, vous avez été nombreux à être sensibles à la menace additionnelle qu’est la crise pour les bébés. Et vous avez posé des gestes concrets.
Des individus, des entreprises ou des fondations privées ont fait un premier don ou on fait plus qu’à l’habitude pour apporter de l’aide et du réconfort. À eux seuls, les 40 000 coupons spéciaux de 10 $ représentent un déboursé considérable. Nous voulons vous dire MERCI au moins 40 000 fois pour toutes ces familles qui ont apprécié ce coup de pouce! Ensemble, nous n’aurons pas seulement mis plus d’aliments dans le panier : nous aurons relayé un message d’espoir et de solidarité.
Si certains enjeux de la première vague se sont résorbés, de grandes menaces planent encore sur les bébés à naître et sur ceux qui découvrent le monde dans ce contexte ingrat. Oui, les œufs sont revenus sur les tablettes d’épicerie, mais l’isolement, l’anxiété qui perdure, les problèmes de santé mentale, le spectre de la maltraitance sont autant de menaces devant lesquelles tous les parents ne sont pas égaux dans leur possibilité de mettre leur bébé à l’abri. Les inégalités se creusent et d’autant plus que les familles les plus vulnérables sont trop souvent celles qui, consciemment ou pas, vont s’isoler le plus.
On se retrouve devant un paradoxe : des besoins plus profonds et plus répandus, des services moins sollicités. À cette lecture, une seule conclusion possible : il faut travailler encore plus fort à se faire connaître et à inspirer confiance aux parents qui gagneront le plus à être écoutés, accompagnés, outillés et rassurés.
Ces apprentissages et ces certitudes nous amènent à dégager trois grands objectifs :
Pour y parvenir, il faut faire connaître les services et ouvrir de nouvelles voies de référencement. En effet, avec la transposition en virtuel des activités normalement offertes dans les organismes communautaires, un élément important qui a presque disparu : les conversations informelles (et humaines!) entre, par exemple, une animatrice et une future maman. C’est au fil de quelques rencontres que se développe la connaissance et, surtout, que s’installe la confiance nécessaire pour accéder aux services. Le grand chantier de l’avis de grossesse, la motivation des intervenantes à agir localement ou notre proximité avec les grands regroupements d’organismes communautaires seront autant d’atout pour faciliter l’accès aux ressources. À ce propos, lire l’article traitant de cet enjeu dans La Tribune.
Pensons à la fréquence des rencontres, la remise des aliments, les messages et l’approche. Elle doit aussi être ancrée dans sa communauté par les services et activités offerts aux familles dans les organismes communautaires, et ce, malgré une indispensable créativité, et aussi, par de réels arrimages entre les organismes communautaires et les équipes de périnatalité du réseau de la santé et des services sociaux. Le récent réinvestissement de 4.5M$ pour Olo dans les CISSS et les CIUSSS de tout le Québec est un premier pas majeur qui solutionne une partie des enjeux et dirige l’attention sur Olo, et ce, malgré que la Santé publique soit déjà très mobilisée. Il ne faudrait pas s’arrêter là.
Par notre mission, nous aidons les bébés à naître en santé et à acquérir de saines habitudes alimentaires tôt dans la vie. Par notre approche, nous favorisons l’égalité des chances. En agissant tôt, nous avons un impact sur leur santé, leur développement et leur réussite éducative. De plus en plus, la Fondation porte regard vers les bébés qui voient le jour dans les communautés autochtones. Si deux communautés sont déjà membres de la Fondation, d’autres démontrent une curiosité et sont invitées à coconstruire avec nous une approche culturellement adaptée. En tout lieu, il est une certitude : où que naissent les bébés, leurs 1000 premiers jours de vie sont la meilleure période pour leur offrir un départ en santé et un avenir radieux.
En 2021, la crise n’est pas terminée. On continue de demander à des parents fragiles, vulnérables, de faire preuve de résilience. Nous ne sous-estimerons jamais la force et le courage des parents, mais nous nous soucions qu’ils ne soient pas seuls.
Comme nous le soulignions en début d’année dans notre lettre ouverte publiée dans les journaux : « Plus que jamais, poursuivons dans la voie de la prévention et de la bienveillance. Les bébés de la pandémie, plus que les autres, auront besoin de cette protection. »
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