En effet, accompagnant plus de 5000 nouvelles femmes enceintes chaque année, les intervenantes Olo sont au plus près des familles et de leurs réalités. Les 113 intervenantes ayant participé au sondage ont en grande majorité observé une aggravation de plusieurs enjeux et 89% estiment que les problématiques observées chez les femmes et les familles sont plus complexes depuis le début de la pandémie qu’auparavant.
Ce coup de sonde auprès de plus d’une centaine d’intervenantes a mis en lumière d’importants facteurs de risque à la hausse et leurs répercussions sur les saines habitudes alimentaires. Ce dernier a également mis au premier plan l’importance du suivi Olo qui pose dès le plus jeune âge les bases pour que chaque enfant puisse avoir des chances égales d’atteindre son plein potentiel.
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Lors des 1000 premiers jours de vie d’un bébé, de la grossesse jusqu’aux deux ans de l’enfant, les saines habitudes alimentaires sont cruciales pour tous les aspects de son développement (cognitif, physique et moteur, social et affectif, langagier). Dès la grossesse, le moment devient plus propice pour initier ou consolider des changements de comportement en vue d’offrir le meilleur au bébé à venir.
Si telle est la raison d’être du suivi Olo, les conditions actuelles entravent l’important travail de prévention que mènent les intervenantes Olo au cours de cette période : une fenêtre d’opportunité qui ne se présentera plus jamais.
« Apprendre à planifier ses repas, à cuisiner, développer ses connaissances en lien avec l’alimentation, découvrir de nouveaux aliments nutritifs et économiques deviennent des gestes extrêmement exigeants à poser lorsque l’on vit d’importantes problématiques sociales en parallèle », explique Julie Deschamps, nutritionniste à la Fondation Olo et animatrice de la communauté de pratiques des intervenantes Olo. « Il demeure que le suivi Olo joue aussi un rôle de filet social en permettant aux familles de se sentir en sécurité, de briser l’isolement ou encore d’avoir une personne de confiance vers qui se tourner, mais la prévention au niveau des saines habitudes alimentaires demeure incontournable. »
Catherine Herba, professeure en psychologie à l’UQAM et chercheure au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, s’est démontrée préoccupée de voir l’ajout d’autant de facteurs de risque, dont plusieurs sont liés à la santé mentale : « S’il est déjà établi que la pandémie a creusé les inégalités, les résultats obtenus par la Fondation Olo l’illustrent et ils nous laissent entrevoir la diversité des réalités des femmes enceintes et leurs familles durant la pandémie. En raison des multiples changements, tant hormonaux que sociaux, la période périnatale est une période de la vie où les femmes peuvent être vulnérables sur le plan de la santé mentale et montrer des symptômes de dépression ou d’anxiété. »
« Ce coup de sonde nous renvoie à l’importance de mieux comprendre l’influence des facteurs de risque sur le déroulement de la grossesse et le développement de l’enfant. Les études comme RESPPA (Résilience et stress périnatal en temps de pandémie dans différentes régions du Québec) sont nécessaires et, à l’instar des intervenantes Olo, il est essentiel qu’elles s’attardent non seulement aux stress vécus par les femmes, mais aussi aux facteurs de prévention et à la résilience dont elles font preuve. », ajoute Cathy Vaillancourt, professeure, spécialiste de la grossesse, à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et directrice du Réseau intersectoriel de recherche en santé de l’Université du Québec (RISUQ).
L’insécurité alimentaire est un obstacle majeur pour manger sainement tout en causant une situation stressante chez les familles. La problématique est un enjeu grave, répandu et surtout plus ancré depuis la pandémie. En avril dernier, encore 17 % des Québécois et des Québécoises vivraient dans un ménage en situation d’insécurité alimentaire (INSPQ).
« Lorsque l’insécurité alimentaire se couple à d’autres facteurs de risque, cela forme un cercle vicieux dans lequel sont enfermées les familles. Devant des problématiques sérieuses qui ont des répercussions à court terme et en auront à long terme, il ne faut renoncer ni à la prévention, ni à la bienveillance pas plus qu’il ne faut sacrifier les saines habitudes alimentaires à d’autres problématiques. Le prix à payer serait trop élevé, individuellement et collectivement. » affirme Élise Boyer, directrice générale de la Fondation Olo, pour qui, investir en prévention pour les tout-petits et les familles sera garant d’une société en santé et, pour reprendre les termes de madame Régine Laurent, d’un « Québec digne de ses enfants ».
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