En janvier 2018, Sarah Tailleur, photographe professionnelle, a lancé la promotion La pose allaitement, une séance de photo pour promouvoir l’allaitement et pour laquelle 5 $ par séance ont été remis à la Fondation Olo. Un an plus tard, la Fondation Olo s’entretient avec Sarah Tailleur pour faire un bilan.
Comment s’est déroulée cette première expérience de photos d’allaitement?
La réponse a été positive! J’ai fait plus d’une vingtaine de séances et remis un montant total de 150 $ à la Fondation Olo en dons. Les mamans qui sont venues ont vraiment apprécié l’expérience. J’ai été agréablement surprise par l’âge des enfants, je m’attendais à avoir beaucoup de nouveau-nés, mais j’ai également immortalisé des allaitements prolongés avec des bambins. Pour certaines, la photo était l’occasion de conclure l’allaitement et de conserver un beau souvenir de cette période.
Quelle a été la réaction des mamans par rapport à La pose allaitement?
Les mamans me disaient qu’elles ne croyaient pas que ça pouvait être beau à ce point des photos d’allaitement. Elles ont aussi beaucoup aimé le fait que c’était un combo d’une photo de bébé et une autre d’allaitement. Certaines ont fait des cadres pour mettre dans la chambre de leur bébé. Ces séances laissaient place à une ambiance particulière. Les mamans viennent donner un boire, elles sont détendues et on tombe vite dans de grandes conversations. C’était un peu comme si je recevais des amies. C’est très intime comme séance photo. Même parfois entre deux séances, les clientes se rencontraient et jasaient entre elles. Ce fut une belle expérience sur le plan humain, très rassembleur.
D’après-vous, photographier l’allaitement a-t-il un impact sur sa normalisation auprès des mamans?
Certaines femmes qui étaient plus prudes et timides ont mentionné que la séance les a aidées à être plus à l’aise avec leur corps, mais en général je dirais que celles qui sont venues étaient déjà très favorables à l’allaitement. J’ai publié quelques images sur les médias sociaux et je n’ai pas non plus eu de commentaires négatifs à cet endroit par rapport à l’allaitement. En général la réponse a été très bonne.
« Je croyais que l’allaitement se ferait instinctivement et que cela serait très facile. Je ne savais pas qu’il se pouvait que cela ne fonctionne pas, que la prise ne soit pas bonne, que le bébé rejette, etc. Le soutien prénatal aide définitivement. De plus, dans un contexte où les mamans sont en difficultés financières, l’allaitement est un plus, car c’est entièrement gratuit. J’ai vu une grosse différence monétaire entre mon premier bébé, que je n’ai pas allaité longtemps, et mon deuxième que j’ai allaité presque 2 ans. C’est accessible, gratuit et c’est ce qu’il y a de meilleur! Ce mandat que vous avez d’informer les mamans sur les bienfaits de l’allaitement ça vaut de l’or ».
– Sarah, s’exprimant sur sa propre expérience d’allaitement
Quel objectif t’étais-tu donné en créant La pose allaitement ?
J’ai créé La pose allaitement pour promouvoir l’allaitement et pour offrir des souvenirs aux mamans. À la base, je suis une maman amoureuse de l’allaitement. Je me suis redécouvert à ma deuxième grossesse. À la naissance de mon premier enfant, je n’ai pas eu une belle expérience avec l’allaitement. Cela a duré 3 semaines, au bout d’une semaine, je tirais déjà mon lait pour le donner au biberon et après, je suis passée au lait maternisé. Ça n’a vraiment pas fonctionné. Lors de la naissance de mon deuxième enfant, j’étais comme en guerre avec l’allaitement et je me suis dit que ça allait être le biberon, à moins d’un revirement de situation. J’avais même déjà acheté les préparations!
Finalement, après la césarienne d’urgence, quand j’ai fait le peau à peau avec mon fils, il s’est tout de suite dirigé vers mon sein, je n’ai eu aucune difficulté à l’installer. Je l’ai allaité par la suite pendant presque 2 ans. Ce fut une longue histoire d’amour et j’ai senti dès les premiers jours que nous serions très fusionnels. Aujourd’hui, mon fils et moi sommes toujours très proches. L’allaitement a construit une base solide pour notre relation mère-fils.
Également, c’est en remarquant sur Facebook que les photos d’allaitement étaient souvent prises de haut, en plongée, par la maman qui allaite, que j’ai voulu proposer une séance pour immortaliser la période de l’allaitement. Pour avoir un souvenir esthétiquement beau.
Pourquoi avoir choisi la Fondation Olo comme cause bénéficiaire?
Je viens d’un quartier défavorisé où la Fondation Olo était très présente pendant mon enfance. Même si ma mère n’a pas eu recours à Olo, je sais que la Fondation a aidé plusieurs voisines et avait bonne réputation. Avec la promotion La pose allaitement, j’ai choisi de redonner à Olo, car je souhaitais redonner à une cause qui valorise l’allaitement tout en accompagnant et aidant les mamans en situation de vulnérabilité, qu’elles allaitent ou non. Je ne voulais pas porter de jugement à cet égard.
Le suivi Olo permet, entre autres, d’accompagner les mamans en prénatal et informer par rapport à l’allaitement, enlever les idées préconçues et les mythes, cela aussi c’est important. J’ai également été lire sur le site web de la Fondation plusieurs articles sur l’allaitement et cela m’a convaincu quant au choix de cette cause.
Propos recueillis par Laurence Courteau