Fondation Olo | Élise Boyer et Jocelyne Bourbeau
28 janvier 2020

Entrevue avec Élise Boyer, Directrice générale de la Fondation Olo

Rencontre avec Élise Boyer, directrice générale de la Fondation Olo depuis 2010, passionnée d’alimentation et maman de 2 garçons de 11 et 13 ans. Sur la photo, on la voit avec Jocelyne Bourbeau, adjointe de direction.

 

Pour commencer, pourrais-tu nous décrire ton arrivée dans le monde de la philanthropie? As-tu toujours su que tu voulais travailler dans le domaine?

Je dirais que mon arrivée dans le monde de la philanthropie au début des années 2000 est le résultat d’un heureux hasard. Ayant toujours eu un côté rationnel et rigoureux, j’ai d’abord fait ma formation en sciences et j’ai poursuivi dans ce domaine en travaillant à donner des chances à des étudiants d’obtenir des bourses pour des recherches universitaires. C’est en 2010 que l’occasion s’est présentée de me joindre à l’équipe de la Fondation Olo à titre de Directrice générale.

Que ce soit en science ou en philanthropie, tout au long de mon parcours professionnel, j’ai eu le souci que mon travail serve la recherche de l’équité et du bien commun, c’est à mon sens la quête la plus importante pour une société. Dans le cas d’Olo, c’est une inégalité qui frappe avant même la naissance, dès la grossesse, et le simple fait de le nommer nous renvoie à notre responsabilité d’agir.

 

 

Est-ce pour cela que l’action de la Fondation Olo est importante pour toi?

Tout à fait. Les connaissances et la science nous rappellent chaque jour à quel point les 1000 premiers jours de la vie d’un enfant, la grossesse et les 2 premières années de vie, sont déterminantes pour son futur. La Fondation Olo agit durant cette période cruciale pour contribuer à réduire les inégalités et offrir aux bébés une chance égale de naître et grandir santé. Elle intervient au tout début de la vie, sous l’angle des repas et des découvertes alimentaires, des ingrédients pour en faire la cause la plus extraordinaire qui soit!

 

Fondation OLO | Rendez-vous OLO 2018

Élise lors du Rendez-vous Olo 2019 (en compagnie de Julie Provencher, administratrice et
Guy Barthell, président du conseil d’administration de la Fondation Olo)

 

 

Comment décrirais-tu ton rôle à la Fondation Olo?

Le rôle de direction générale est pour moi un rôle d’orchestration. La première responsabilité d’une direction générale est de donner une direction, pour ne pas qu’il y ait de cacophonie au sein de l’équipe, autant avec les employés que le Conseil d’administration. C’est complexe, car devant nous il y a un orchestre, avec une diversité de parcours, de compétences et d’expertises et nous avons besoin de tous les instruments pour faire un tout. Plus l’organisation croît, plus on a besoin d’instruments.

Le défi est d’autant plus grand quand on est dans une organisation comme la nôtre ou l’intensité de développement est grande, et la croissance importante. C’est un défi plus grand que ce qu’on pourrait anticiper au premier regard, mais c’est ce qui rend le tout passionnant au quotidien! On travaille à ce que les employés qu’on va chercher pour leur expertise puissent contribuer à leur pleine valeur, mais tout en s’arrimant à la vitesse de l’organisation, qui ne sacrifie jamais sa profondeur pour avancer plus vite. Il y a une belle recherche d’équilibre à ce niveau-là.

 

 

En terminant, pourrais-tu nous partager une belle anecdote et/ou tradition que tu partages avec ta famille au moment du repas?

J’ai plusieurs exemples de beaux moments autour de la table. Les moments du repas prennent beaucoup d’importance dans notre famille, c’est un point central où on peut se parler de notre journée ou discuter d’un sujet d’actualité. C’est un espace pédagogique où mes deux garçons peuvent s’exprimer et poser leurs questions. D’ailleurs, mes fils entrevoient de façon positive le fait qu’il va y avoir une discussion à table à chaque repas. Si nous avons commencé à manger sans qu’un sujet soit abordé, mon plus jeune va systématiquement, dire « de quoi on parle? ».

Aussi, le marché Jean-Talon fait partie de la vie de mes garçons depuis toujours. Je le fréquentais enceinte et ils s’y sont promenés en poussette alors qu’ils n’avaient que quelques semaines. Ils y ont développé le plaisir de découvrir les aliments et d’anticiper les saisons. Par exemple la saison des asperges au printemps et celle des maïs au mois d’août!

 

Photo marché jean-Talon

Le Marché Jean-Talon, un lieu apprécié par les garçons d’Élise Boyer

 

Un exemple cocasse qui me vient à l’esprit relié aux découvertes alimentaires est la fois où nous avons lu en famille un article écrit par Mylène, nutritionniste à la Fondation Olo, où on disait qu’il faut que l’enfant essaye 9 fois un aliment avant de dire s’il aime ou pas. Quelque temps après, mon garçon qui est très rationnel et qui adore les chiffres m’a dit lors d’un souper, « bon c’est la première fois que je mange de cet aliment, je n’aime pas ça, mais c’est la première fois ». Quelques soupers plus tard, il nous revient en disant « ok là c’est la 2e fois et je n’aime toujours pas ça », puis un peu plus tard dans la semaine il nous est revenu en disant « ok là c’est la 3e fois et je commence à voir que peut-être je pourrais aimer ça ». À la 6e fois, il a été capable de dire « ok c’est bon, je peux manger l’aliment », car il était intégré. Nous avions beaucoup ri de voir notre fils nous ressortir cette théorie!

 

Fondation Olo | Équipe | Élise Boyer

 

Le parcours d’Élise Boyer

Suite à un baccalauréat en sciences biologiques à l’UdeM, Élise poursuit son parcours universitaire avec une maîtrise en virologie et immunologie à l’INRS-Institut Armand-Frappier. Pour élargir ses connaissances et développer un bagage en gestion, elle s’inscrit en même temps aux HEC et complète un diplôme d’étude supérieure en gestion. Cette double formation sera mise en pratique au sein de la Fondation Armand-Frappier où elle agira à titre de directrice du développement durant 6 ans. Ayant toujours eu un intérêt marqué pour l’alimentation, les bébés et la réduction des inégalités, Élise fera son entrée comme Directrice générale à la Fondation Olo en octobre 2009 où elle a un attrait immédiat pour la cause.

 

 


Propos recueillis par Laurence Courteau