De retour du travail, vous vous pressez de préparer le souper avant que votre petit ne soit trop affamé. Mais voilà qu’après tous les efforts mis dans la préparation du repas, il refuse de manger. Comment réagir face à son opposition? Voici différentes pistes de solution à explorer.
Cibler le problème
Avant de réagir, il est important de savoir quelle raison cause ce refus. S’il est assez vieux pour parler, validez avec votre enfant ce qui fait en sorte qu’il ne veut pas manger et tentez de régler la situation. Par exemple :
- Il n’a pas faim
- Il veut s’affirmer
- Il n’aime pas le repas ou certains aliments
- Il ne se sent pas bien ou quelque chose le dérange
- L’ambiance des repas n’est pas agréable
- Il a eu une mauvaise journée et cela lui coupe l’appétit. Il a peut-être besoin d’en parler.
Laissez votre enfant s’exprimer seul. Dans la mesure du possible, il est préférable de ne pas suggérer de réponse. En lui proposant une raison, il vous dira peut-être qu’il s’agit du problème simplement pour vous faire plaisir.
Mon enfant n’a pas faim
Si votre enfant dit ne pas avoir faim, c’est important de l’écouter. Votre enfant est le mieux placé pour savoir s’il a faim ou non. Ne le forcez pas à manger, même s’il n’a presque rien avalé. Vérifiez toutefois avec lui le niveau de faim dans son ventre. Expliquez-lui qu’il pourra manger de nouveau à la prochaine collation. Il doit apprendre que c’est vous qui décidez du moment pour manger, pas lui. Il pourra alors choisir de continuer son repas ou pas. Il aura aussi droit de manger le dessert nutritif qui était déjà planifié pour le repas, comme les autres membres de la famille.
Pour éviter que la collation ne coupe la faim de votre petit au moment des repas, l’idéal est de prévoir un délai d’environ 2h entre les collations et les repas. Établir une routine de repas vous aidera à y parvenir.
Portez aussi attention aux aliments consommés en attendant que le repas soit prêt. Il peut être invitant d’offrir des aliments à grignoter à votre tout-petit lorsqu’il devient impatient et que le repas n’est pas tout à fait prêt. Ces aliments peuvent toutefois le remplir et lui couper la faim au moment du repas.
Retenez qu’un enfant ne peut rester plus de 10 à 20 minutes à la table. Au-delà, il risque de devenir impatient!
Mon enfant n’a plus faim, mais veut du dessert
Oui, votre enfant a droit à une portion de dessert, qu’il ait manger son repas ou pas! Le dessert doit être présenté comme faisant partie d’un repas complet. En tant que parent, c’est à vous de choisir la qualité du repas et du dessert. L’enfant prendra donc la quantité de dessert qui satisfait sa faim en fonction de la portion servie. S’il a encore faim après sa portion, vous pourrez lui proposer de nouveau le repas principal. Votre enfant comprendra ainsi qu’il ne peut pas se nourrir que de dessert.
Faites attention de ne pas présenter le dessert comme une récompense pour avoir mangé son repas. Il risque de développer une attraction au dessert au détriment du repas principal.
Mon enfant a faim 10 minutes après la fin du repas
Vous êtes responsable d’établir les heures des repas et des collations. Votre enfant ne peut donc pas manger n’importe quand. Il est important d’informer votre enfant de ces règles.
Si pendant le repas votre enfant vous dit qu’il n’a plus faim, dites-lui qu’il pourra seulement manger de nouveau à la collation. Il est important de respecter votre parole même s’il réclame de la nourriture quelques minutes après le repas. Pourquoi? Pour qu’il évite de développer l’habitude de manger seul et à n’importe quel moment.
Ne vous inquiétez pas. Même s’il dit avoir très faim, il pourra attendre jusqu’à la collation. Nous savons que cela peut être déchirant pour un parent. Mais il est important que votre enfant comprenne qu’il y a des règles à respecter. Aussi, il est fort probable qu’il ne reproduira plus ce comportement dès les jours qui suivent et qu’il mangera en même temps que vous.
Au moment de la collation, offrez-lui une collation nutritive qui pourra calmer sa faim. Vous pourrez aussi lui redonner le reste de son assiette s’il a encore faim après sa collation. Si c’est la collation du soir, misez d’offrir à manger au plus tard 30 minutes avant le dodo. La collation offerte ne doit pas être trop grosse et riche en gras et sucre pour éviter de nuire au sommeil.
Poussée de croissance?
Votre enfant semble toujours avoir faim? C’est tout à fait normal puisqu’il grandit sans cesse et dépense beaucoup d’énergie. S’il finit son repas, son dessert et qu’il a encore faim, vous pouvez lui offrir de nouveau le repas s’il en reste. Sinon, n’hésitez pas à lui donner d’autres aliments nutritifs pour apaiser sa faim, tel des crudités, un morceau de pain ou de fromage. L’important demeure toujours que votre petit respecte ses signaux de faim et satiété! Attention toutefois à ne pas lui offrir une deuxième portion de dessert, car il pourrait être tentant pour votre enfant de se nourrir que de dessert lors d’un prochain repas.
Mon enfant a besoin de divertissement pour manger
Faire le clown, créer des œuvres d’art culinaire, chanter ou danser pour faire manger quelques bouchées à bébé est un piège à éviter. Vous devrez alors être de plus en plus créatif d’un repas à l’autre. Bien vite, vous en perdrez la motivation et l’énergie. De plus, la distraction que l’animation procure attire l’attention de l’enfant loin de ses signaux de faim et de satiété. Les risques d’étouffement sont également plus grands. Si bébé a faim, il va manger. Pas besoin de distractions.
Le temps du repas est un moment calme et agréable entre le parent et l’enfant. Cette ambiance permet de discuter doucement et de passer un moment de qualité ensemble.
Il est possible d’animer le repas lors d’occasions spéciales. Par exemple, lors d’une fête ou d’une journée de congé. Vous pourrez par exemple manger le repas à l’envers en commençant par le dessert ou faire un pique-nique sous la table! Pour faire plaisir à vos enfants, vous pourrez aussi disposer les aliments dans leur assiette en forme de visages, de fleurs ou d’animaux à l’occasion. Mais cela doit demeurer festif et occasionnel.
Rédaction : Fondation Olo
Révision scientifique : Lyson Gélinas et Julie Strecko, nutritionnistes, Dt.P., M.Sc.
Merci à Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice, pour sa contribution.