Est-ce que je peux allaiter? Quelques faits démystifiés!
Allaiter se veut un moment de pure tendresse entre la maman et son bébé. En plus d’être un moment merveilleux avec bébé, allaiter permet de lui fournir tous les éléments essentiels dont il a besoin.
Malheureusement, plusieurs mythes peuvent remettre en question le choix d’allaiter.
Nous avons rencontré Selma Buckett, consultante en périnatalité et allaitement (IBCLC) au Dispensaire diététique de Montréal, avec qui nous avons clarifié plusieurs questionnements que les mères pourraient avoir.
Allaiter, c’est douloureux!
Il est vrai qu’au cours de la première semaine, vos seins s’adaptent à la succion et vous pouvez ressentir un peu de sensibilité. Toutefois, après quelques jours, les inconforts disparaissent. Si la douleur persiste, ce n’est pas normal! Il est possible que bébé ne prenne pas bien le sein.
Une mauvaise prise au sein (ex. : bébé qui tète le bout du sein) ne lui permet pas de boire une grande quantité de lait. Bébé se fatigue, pleure et demande le sein plus souvent. Cela augmente les risques de crevasses et de gerçures sur les mamelons.
Si vous sentez que bébé mord, il faut repositionner votre bébé pour une bonne prise au sein. Allaiter devrait toujours être agréable!
J’ai les mamelons invaginés, je ne pourrai pas allaiter
Vous pouvez allaiter si vous avez des mamelons invaginés, c'est-à-dire qu'ils sont rentrés à l’intérieur du sein. Ce sera peut-être plus difficile, mais l’allaitement est toujours possible. Il faut s’assurer d’une bonne mise au sein pour que bébé boive assez de lait.
Certaines mamans utilisent le tire-lait pour aider à sortir le mamelon, d’autres essayent une téterelle. Celle-ci doit être de la bonne taille pour vos mamelons et être installée correctement. Idéalement, la téterelle aidera le mamelon à sortir et ne sera donc plus nécessaire par la suite.
Il faut donc éviter de l’utiliser en tout temps, comme une béquille. Pour vous aider à faire le bon choix et à bien positionner bébé, demandez conseil. Il est d’ailleurs recommandé de consulter une conseillère en allaitement avant la naissance de bébé.
Mon bébé a un frein de langue, je ne peux pas allaiter
Certains bébés naissent avec un frein de langue trop court. Il s'agit du petit filet de peau sous la langue. Si c'est le cas, bébé peut avoir de la difficulté à bien prendre le sein. Une mauvaise prise au sein peut provoquer des blessures, des douleurs aux mamelons et réduire le transfert de lait au bébé.
Bébé peut aussi s’épuiser plus vite dû aux efforts soutenus pour réussir à boire du lait. Si vous n’avez pas de douleur, vous pouvez continuer à allaiter. Si vous avez des douleurs, il est important de demander conseil pour une bonne mise au sein de bébé et pour s’assurer que bébé boive suffisamment.
À l’occasion, une petite intervention (coupure du frein de langue) est nécessaire. Cela peut être réalisé par le pédiatre ou le dentiste.
Si vous ressentez une douleur, il existe des consultantes en allaitement qui peuvent vous aider à bien positionner votre bébé pour une bonne prise au sein. Informez-vous auprès de votre CLSC!
Je suis de nouveau enceinte, je ne peux plus allaiter
Si vous tombez enceinte et que vous allaitez bébé, vous pouvez poursuivre votre allaitement, à moins d’avis contraire de votre médecin. Si vous n’avez pas de saignement ou de signes de travail prématuré, il n’y a aucun danger pour votre fœtus et votre bébé.
Toutefois, il est important d’informer votre médecin au cas où il pourrait y avoir des contre-indications. Plus souvent, s’il y a sevrage, il se fera de façon naturelle autour du 2e trimestre. Le changement hormonal lié à la grossesse modifie la composition du lait.
Dans les 2 premiers mois de la grossesse, le lait peut prendre un goût salé. Au deuxième trimestre, le colostrum s’installe et une diminution de la production de lait peut être observée. Certains bébés n’aiment pas ces changements. Ils perdent alors l’intérêt pour le sein.
Si votre bébé a moins de 6 mois, il se peut que la production de lait devienne insuffisante. Si c'est le cas, bébé prendra peu de poids. Selon le Mieux-Vivre, il pourrait être alors nécessaire de compléter l’alimentation avec une préparation lactée. De votre côté, vous pouvez ressentir une plus grande fatigue. Vous pourriez aussi avoir les mamelons plus sensibles.
Ces inconforts seraient attribuables aux changements hormonaux en cours. Il est donc très important de bien vous nourrir et de vous reposer!
Vous avez d’autres questionnements par rapport à l’allaitement? Consultez nos autres articles à ce sujet et n’hésitez pas à demander de l’aide dans les organismes de votre localité.
Rédaction : Fondation Olo
Collaboratrice : Selma Buckett, Consultante en périnatalité et allaitement (IBCLC), Dispensaire diététique de Montréal
Révision scientifique : Julie Strecko, Dt.P., M.Sc. Nutritionniste à la Fondation Olo